L’autoédition, c’est le fait par l’auteur d’effectuer lui-même l’édition de son livre. Pour publier son livre, ce dernier ne passe donc pas par le circuit classique de l’édition. Autrement dit, il ne passe pas par une maison d’édition. Cette formule ne doit pas être confondue avec édition à compte d’auteur, où l’éditeur publie aux frais de l’auteur.
Chaque auteur a des raisons propres qui l’ont mené à s’autoéditer. Aujourd’hui, de plus en plus d’auteurs veulent tenter leur chance face aux lecteurs et les maisons d’éditions prennent aussi de moins en moins de risques vis à vis des nouveaux auteurs. Elles attendent pratiquement un produit fini et prêt à commercialiser. Mais alors faut-il opter pour l’auto-édition ? La méthode a ses avantages, mais elle n’est pas sans difficulté.
Les avantages de l’autoédition
L’autoédition accorde de nombreuses prérogatives aux auteurs.
Contrôle et liberté
L’autoédition préserve des exigences éditoriales ou marketing de son éditeur, même si celui-ci ne verse pas dans la censure. C’est particulièrement pertinent quand on veut lancer des ouvrages qui n’entrent dans aucune case. Le livre peut être publié selon vos aspirations artistiques et pratiques. Par ailleurs, l’auteur possède toute latitude pour les décisions et des stratégies à adopter à chaque étape de la publication.
Délai immédiat
Entre l’envoi d’un manuscrit, les retours de son éditeur et la sortie effective d’un livre, il peut se passer jusqu’à un an, voire plus. Et ce, après avoir essuyé plusieurs refus. L’autoédition évite de passer par ce chemin de croix, surtout si l’auteur ne souhaite pas produire de version papier.
Meilleurs revenus
En France, un auteur d’une grande maison d’édition peut gagner moins de 15 % par livre vendu. À moins de réussir à se hisser en tête des ventes, ou du moins, à écouler quelques milliers d’exemplaires, un livre rapporte peu. En autoédition, les revenus peuvent se chiffrer à hauteur de 70% des bénéfices. Par ailleurs, en conservant les droits d’exploitation, un auteur autoédité pourra jouir de toutes les retombées en cas de représentation et d’adaptation.
Les difficultés à surmonter
En autoédition, le talent d’écrivain ne suffit pas. L’exercice requiert un investissement personnel important qui va bien au-delà de la question financière.
Énorme charge de travail
Lorsqu’elle décide de publier un ouvrage, la maison d’édition s’occupe de toutes les activités y afférentes : relecture, correction, couverture, impression, promotion et distribution. Et ne parlons pas des tracasseries administratives comme l’ISBN. En autoédition, il reviendra à l’auteur de coordonner toutes ces activités, qu’il le fasse lui-même, ou qu’il embauche des prestataires. Bref, cela demande beaucoup de ressources.
Un réseau à se constituer
Dans le cas d’une sortie papier, un auteur en autoédition devra se créer son réseau de prestataires. Les maisons d’édition sont de véritables machines à promotion, avec relations solides avec la presse et une réputation qui ouvre plus de portes. L’auteur indépendant devra trouver lui-même le chemin pour rencontrer son lectorat. L’étape de la diffusion est notamment très difficile. Le circuit du côté des librairies est souvent totalement fermé pour des raisons à la fois économiques mais aussi de principe. Le nouvel auto-édité est souvent considéré comme un sous-auteur.
Peu de soutien
À moins de fréquenter assidument des cercles de professionnels, l’auteur est privé du soutien et des conseils d’un éditeur chevronné, qui saura développer le potentiel d’un écrivain talentueux.
Peu de reconnaissance
Malheureusement, l’autoédition continue d’être victime de préjugés. À tort ou à raison, un lecteur peut se demander quel crédit accorder à un auteur dont les maisons d’édition n’ont pas voulu. L’ouvrage pourrait être taxé d’amateurisme. Sans le prestige d’un éditeur qui le chaperonne, un auteur devra redoubler d’efforts pour trouver son public.
En somme, l’autoédition a de quoi convaincre, à condition de savoir composer avec ses limites.