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La jungle de la publication

Ça y est. Vous avez fini votre manuscrit. Reste l’étape, ô combien redoutable, de l’édition. Pour beaucoup, se faire éditer par Gallimard équivaut à la consécration. Pour d’autres, publier son livre sur Amazon est la nouvelle voie royale pour faire partie du cercle prestigieux des auteurs. Beaucoup voient aussi en WattPad l’eldorado des écrivains débutants. Bref, il y en a pour tous les goûts.

Mais comme toute chose, ce qui marche pour l’un ne marche pas forcément pour l’autre. Passons donc en revue toutes les opportunités de publication, avec les avantages et les défis qu’elles impliquent.

Publication à compte d’éditeur

Il s’agit de la voie classique : passer par une maison d’édition. Cette dernière se charge du nécessaire pour publier le livre : de la correction aux étagères d’une librairie. C’est donc une solution pratique. On pourra même dire qu’il s’agit de la norme.

Le genre d’ouvrage importe peu, car il y a autant de maisons d’édition que de genres. Il existe des spécialisés comme Bragelonne (fantasy) et des généraux comme Gallimard. Il suffit d’envoyer ses écrits à plusieurs maisons d’édition de son choix et d’attendre. Cela peut prendre du temps et cela peut aussi ne jamais arriver. Car en effet, très peu de manuscrits survivent à la sélection. Les plus grandes maisons d’édition en reçoivent quelquefois plus de 800 à 1000 par mois et en contrepartie elle donne rarement la chance à plus de quelques nouveaux auteurs par an.

Une fois édité via ce procédé, l’auteur reçoit des redevances à hauteur de 5% à 15% par exemplaire vendu. Par ailleurs, même si vous bénéficiez du prestige de la maison, cette voie n’est pas synonyme de succès. Toutefois, elle est conseillée si vous avez des ambitions professionnelles. D’une part la reconnaissance en tant qu’auteur viendra plus vite si vous êtes publié par un véritable éditeur. D’autre part, l’éditeur est quand même là pour vous soutenir et vous promouvoir. Enfin il est étroitement intriqué dans le circuit des librairies, ce qui signifient que les retours d’invendus sont simplifiés pour ces dernières et que si elles ne vendent pas, elles n’en sont pas économiquement pénalisées.

Édition à compte d’auteur

Cette méthode consiste à engager une maison d’édition pour publier son livre. L’entreprise apporte son savoir-faire technique en édition. Rarement, celle-ci intercède auprès des libraires (distribution) et de la presse (marketing).

Autrement dit, il ne touche pas à l’aspect littéraire de la chose. L’ouvrage ne passe pas par un comité de lecture traditionnel. Ici, on parle de prestation commerciale plutôt que d’un contrat d’édition. Vous gardez donc tous vos droits. Toutefois, une clause d’exclusivité peut y être présente. En général, cela suppose bien sûr de financer un certain nombre d’exemplaires d’avance et il n’y a souvent guère de différence entre cette formule et le fait de s’adresser directement à un imprimeur.

Par ailleurs, beaucoup de doutes subsistent quant au véritable prix de ces prestations. Comme la surfacturation serait monnaie courante, il vaut mieux se renseigner, vu le risque financier. Il faut faire attention aussi à ceux qui avancent masqué, vous flattent, sachant bien que la commercialisation et l’amortissement de votre investissement ne seront pas leur problème.

En fait, l’édition à compte d’auteur est surtout conseillée pour de petits projets sans ambition littéraire. Genre vous aimez la poésie et vous voulez offrir un petit bouquin à chacun de vos amis.

Autoédition

L’autoédition consiste à éditer personnellement son livre, sans aucun intermédiaire. Il revient alors à l’auteur de tout prendre en charge. De fait, l’autoédition nécessite que l’auteur soit bien informé des rouages de l’édition. Elle est vue comme une solution plus flexible, autant au niveau pratique que littéraire. De plus, grâce au développement d’internet et des réseaux sociaux, l’autoédition bénéficie de nouvelles armes.

Kindle Direct Publishing d’Amazon, Kobo ou iBook, par exemple, permettent de publier un ebook. Des plateformes permettent également de partager son histoire à une grande communauté déjà existante, comme WattPad ou 404 Factory. Au nombre d’auteurs « repérés » via ces plateformes, on pourra s’en servir, au besoin, de tremplin. En plus, certaines d’entre elles incluent déjà des formules payantes pour créer du revenu à partir de ses écrits.

Bref, il existe de nombreux moyens pour publier son livre. Chacun présente ses avantages et son lot de défis. Reste à trouver la façon qui correspond le mieux à vos besoins et à vos aspirations.